La Fraternelle Parlementaire : Lumière sur une organisation discrète

La Fraternelle Parlementaire (Frapar) est une association loi 1901 singulière dans le paysage politique et institutionnel français en cela qu’elle regroupe des parlementaires – députés et sénateurs – qui partagent un point commun : leur appartenance à une obédience maçonnique. À la croisée des mondes politique et maçonnique, cette fraternelle attise autant la curiosité qu’elle suscite, régulièrement la controverse (en raison de son caractère discret et des questions qu’elle suscite sur les interactions entre franc-maçonnerie et pouvoir législatif).


Origines et fondements de la Frapar

La Fraternelle Parlementaire voit le jour en 1947, sur l’initiative de l’ancien sénateur et député Henri Caillavet  , à une époque où la franc-maçonnerie occupe une place importante dans les cercles de pouvoir français. Elle a pour objectif principal de réunir des parlementaires (actuels ou anciens députés et sénateurs) partageant les idéaux maçonniques, notamment ceux de liberté, d’égalité et de fraternité. Ces valeurs se retrouvent au cœur du projet républicain français, rendant cette association d’autant plus significative.

La Frapar n’est ni une loge maçonnique, ni une obédience mais une fraternelle. Cela signifie qu’elle ne pratique pas de rites maçonniques, mais qu’elle constitue un espace d’échange et de réflexion sur des sujets en lien avec la vie publique, toujours éclairés par les principes maçonniques.


Objectifs et fonctionnement

L’association poursuit plusieurs objectifs, parmi lesquels :

  • Créer un espace de dialogue : Les membres de la Frapar échangent librement sur des questions sociétales, éthiques et politiques, loin des débats partisans. La fraternité permet de dépasser les clivages politiques pour travailler sur des idées et des projets communs.
  • Promouvoir les valeurs républicaines : Fidèle aux idéaux maçonniques, la Frapar œuvre à la défense de la laïcité, des droits de l’homme et de l’égalité des chances dans la société française.
  • Faciliter les interactions entre sphères maçonniques et politiques : Bien que souvent discrète sur ce point, la fraternelle agit comme un pont entre le réseau maçonnique et les institutions politiques, ce qui peut influencer certains projets de loi ou débats législatifs.

Le fonctionnement de la Frapar reste volontairement discret. Les membres se réunissent périodiquement lors de rencontres conviviales, où les discussions sont informelles mais ancrées dans les grandes problématiques nationales ou internationales. Ces réunions ne font l’objet d’aucune publicité, et les travaux de la fraternelle ne sont pas divulgués publiquement.


Une organisation dont la discrétion alimente parfois la controverse

La Frapar suscite depuis des décennies des interrogations et des critiques, notamment en raison de la confusion potentielle entre ses activités et celles des obédiences maçonniques. Plusieurs facteurs alimentent ces débats :

  1. La discrétion interprétée (à tortà comme du secret : Bien que la Frapar ne soit pas clandestine, sa discrétion est souvent vue comme une opacité. Elle alimente les théories conspirationnistes et les accusations d’ingérence maçonnique dans la politique française.
  2. Le cumul des rôles : Certains pourfendeurs pointent du doigt les conflits d’intérêts possibles lorsque des parlementaires influents participent à des échanges dans un cadre maçonnique. Cette proximité entre le pouvoir législatif et les réseaux maçonniques peut être perçue comme un risque pour la transparence démocratique.
  3. Un rôle d’influence : Bien que difficile à prouver (mais que ce soit parfois assumé fusse à demis mots par des membres, des observateurs affirment que la Frapar a parfois pesé sur des décisions législatives importantes, notamment sur des sujets touchant à la laïcité, à la peine de morts, à l’IVG, à l’éducation ou à d’autres réformes sociétales.

Une tradition républicaine assumée

Malgré les critiques, les membres de la Frapar revendiquent un engagement sincère envers les valeurs républicaines. Pour eux, la fraternelle n’est ni une organisation secrète ni un lieu de lobbying, mais un espace de réflexion et d’échange éthique. Ils rappellent que l’idéal maçonnique a inspiré de nombreuses avancées dans l’histoire de la République, comme l’instauration de la laïcité en 1905 ou le suffrage universel.

La Frapar, à travers ses activités, s’inscrit donc dans une tradition française où la politique et la maçonnerie ont souvent été en dialogue, souvent pour le meilleur et rarement pour le pire.


Perspectives et avenir

Alors que la société française évolue dans un contexte de méfiance accrue envers les élites et les réseaux d’influence, la Frapar fait face à des défis. D’un côté, elle doit répondre aux attentes de ses membres en continuant à promouvoir des valeurs d’universalité et d’humanisme. De l’autre, comme les obédiences, elle doit gérer les suspicions et garantir qu’elle reste conforme aux principes de transparence et de respect des institutions républicaines.

Certains plaident pour une ouverture plus grande de la Frapar au public, afin de démystifier ses actions et de renforcer la confiance des citoyens envers les institutions. D’autres estiment que sa discrétion est essentielle pour préserver la qualité des échanges entre parlementaires.

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[Livre] Apprenti franc-maçon au Rite Français

Rassembler ce qui est épars : s’il s’agit d’une l’une des vocations de la franc-maçonnerie, c’est également celle de se livre de trois cents pages qui s’efforce de regrouper toutes les informations qui peuvent être utile aux apprenti.e.s franc-maçon.ne au Rite Français.

Cette ouvrage vous plonge au cœur de l’univers du Grade d’Apprenti au Rite Français. Le livre a été conçu comme une boussole pour pour les jeunes initié.e.s et va vous donner des clés de lecture qui vous faciliteront l’exploration des mystères de de la cérémonie d’initiation et des Tenues régulières de votre loge. On y explore aussi les variantes du Rite Français, tout en éclairant les traditions qui façonnent cet ordre initiatique depuis des siècles.

À travers les pages, nous parcourons ainsi l’histoire de la franc-maçonnerie, depuis ses origines opératives jusqu’à sa transformation en maçonnerie spéculative afin de mieux comprendre le symbolisme maçonnique, surtout au Rite Français.

Nous revisiterons les temples, sous la voûte étoilée, dans ces travaux rythmés par les coups de maillet qui participent à faire s’élèver les valeurs de fraternité, de tolérance et de spiritualité. Nous découvrirons la signification du tablier, de l’équerre et du compas, et nous nous arrêtons devant des symboles maçonniques essentiels, tels que la pierre brutes, la houppe dentelée, les lacs d’amour, les grenades, ou le delta rayonnant . Nous verrons comment chaque élément, chaque geste du rituel maçonnique, s’inscrit dans une tradition initiatique qui pousse l’homme ou la femme à un perfectionnement moral et spirituel.

Ce livre dévoile également les étapes clés du chemin initiatique, depuis l’épreuve du cabinet de réflexion jusqu’à la consécration par le Vénérable Maître. Il explore la profondeur de l’initiation maçonnique, ce passage symbolique des ténèbres à la lumière, où l’on prononce un serment solennel et où l’on reçoit ce fameux tablier blanc (à la bavette relevée), véritable symbole de l’engagement. Nous suivons les travaux des apprentis, compagnons et maîtres maçons, qui, suivant un rituel immuable, poursuivent leur quête de perfectionnement et d’amélioration personnelle.

Un accent particulier est mis sur le rôle des grandes obédiences françaises, telles que le Grand Orient de France et de la Grande Loge Féminine Française qui font partie des obédiences qui pratiquent le Rite français Groussier. Ces puissances symboliques souveraines, chacune avec leurs spécificités, illustrent la richesse et la diversité de la franc-maçonnerie française. Nous en saurons plus également sur les loges féminines et mixtes, ainsi que les loges d’adoption, qui témoignent de l’évolution et de l’ouverture de la maçonnerie moderne.

« Apprenti.e franc-maçon.ne au Rite Français » met en lumière l’art royal et son système initiatique, qui s’articule autour des mythes anciens et modernes.

Destiné aux Apprenti.e.s, cet ouvrage n’est pas un simple document historique, mais un guide pratique et spirituel pour comprendre la richesse du symbolisme maçonnique et la profondeur des rites anciens. Il invite à à franchir la porte basse et à poursuivre le chemin initiatique vers la véritable lumière.

À travers des descriptions vivantes, des anecdotes tirées du Rituel et une analyse des rites pratiqués dans les loges d’hier et d’aujourd’hui, ce livre propose une réflexion sur la franc-maçonnerie en tant que société initiatique et espace de fraternité. Il rappelle que la quête maçonnique, est avant tout une quête de sens, une amélioration spirituelle et morale, et un engagement à concilier les valeurs intemporelles avec les défis du monde profane.

Ce livre est disponible chez vos libraires ou sur le site des Éditions de l’initié

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BDSM.FR : les 12 ans de la communauté gratuite de référence

IK : Bonjour Simone, merci de nous accorder cette interview. Vous êtes la webmistress du site BDSM, un site qui fête cette année ses 12 ans d’existence. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce projet ?

Simone : Bonjour et merci à vous de me donner l’opportunité de parler de BDSM.fr ! L’histoire de ce site est une aventure humaine avant tout. Tout a commencé il y a 12 ans, avec une idée simple mais ambitieuse : créer un espace en ligne entièrement dédié à la communauté BDSM francophone (Fetlife n’était qu’en anglais à l’époque, et le francais y reste marginal) et qui biensur soit gratuit. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’espaces gratuits où les passionné(e)s pouvaient se retrouver, échanger librement, et surtout apprendre le BDSM dans un cadre bienveillant et respectueux. Avec quelques amis de divers horizons, nous avons donc décidé de créer BDSM.fr, un site communautaire et inclusif, où tout le monde, peu importe son niveau d’expérience ou ses préférences, peut se sentir chez soi.

IK : Qu’est-ce qui différencie BDSM.fr des autres plateformes ?

Simone : Sans hésiter, je dirais la gratuité et l’esprit communautaire. Contrairement à de nombreuses plateformes qui monétisent à outrance les interactions entre membres, BDSM.fr est et restera 100 % gratuit. Cela fait partie de l’ADN du site. Je crois profondément que l’accès à un espace d’échange et de partage ne devrait pas dépendre de la capacité financière des gens. Ensuite, il y a l’aspect communautaire. Nous avons une équipe de modérateurs bénévoles incroyables et une communauté extrêmement investie. Tout le monde joue le jeu : on échange, on débat, on organise des événements, et surtout, on se soutient.

IK : Justement, comment définissez-vous cette communauté ?

Simone : C’est une vraie mosaïque ! On trouve des profils très variés : des novices curieux, des pratiquants expérimentés, des personnes intéressées par la théorie, et même des professionnels du milieu (clubs spécialisés dans le BDSM). BDSM.fr, c’est un lieu où toutes les voix peuvent s’exprimer. Ce qui me touche particulièrement, c’est la bienveillance qui règne entre les membres. Notre modération y veille, mais honnêtement, la majorité des membres ont déjà cette attitude respectueuse et ouverte.

IK : Vous fêtez vos 12 ans cette année. C’est une belle longévité pour un site communautaire. Quel est le secret de cette pérennité ?

Simone : Oh, il y a plusieurs ingrédients ! Tout d’abord, l’engagement de la communauté. Sans nos membres fidèles, le site n’aurait jamais tenu aussi longtemps. Ensuite, l’évolution constante. BDSM.fr n’est pas figé dans le temps. Nous écoutons les retours des utilisateurs, nous adaptons les fonctionnalités en fonction de leurs besoins. Par exemple, nous avons ajouté des ressources pédagogiques, des articles rédigés par des experts, et des espaces thématiques pour répondre à des intérêts spécifiques. Enfin, je dirais que notre indépendance joue un rôle clé. Nous ne dépendons pas de grands groupes ou de sponsors. Cela nous permet de rester fidèles à nos valeurs.

IK : Vous parlez de pédagogie. Le BDSM reste un sujet parfois mal compris ou stigmatisé. Est-ce que cela influence votre travail ?

Simone : Absolument, et c’est même l’une des raisons principales pour lesquelles BDSM.fr existe. Le BDSM est souvent réduit à des clichés, alors qu’il s’agit d’un univers riche et complexe, basé sur le consentement, le respect et la communication. Sur le site, nous avons des pages dédiées à la pédagogie. On y trouve des articles sur le consentement, des guides pratiques pour débutants, et des ressources pour approfondir des pratiques spécifiques. Nous avons aussi un forum où les membres peuvent poser des questions sans peur d’être jugés. C’est notre manière de contribuer à une meilleure compréhension de ce milieu.

IK : Quels sont les défis que vous avez rencontrés au fil des années ?

Simone : Oh, il y en a eu, croyez-moi ! (rires) D’abord, le défi technique : maintenir un site web sur 12 ans, avec l’évolution rapide des technologies et surtout le trafic qui augmente crescendo, ce n’est pas une mince affaire : il faut que les serveurs suivent. Ensuite, il y a les défis humains. Comme dans toute communauté en ligne, il arrive qu’il y ait des tensions, des incompréhensions. Mais on a toujours réussi à surmonter ces moments grâce au dialogue. Enfin, il y a le regard extérieur. Le BDSM est encore tabou pour beaucoup. Nous avons parfois dû nous battre pour éviter que le site soit associé à des stéréotypes ou censuré.

IK : Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Simone : Nous avons plein d’idées ! Nous réflechissons à une nouvelle interface pour rendre le site encore plus intuitif et accessible. Nous souhaitons également développer notre volet événementiel, avec des ateliers en ligne et des rencontres locales pour que la communauté puisse se retrouver hors ligne. Et, bien sûr, continuer à enrichir nos contenus pédagogiques. Mon rêve serait que BDSM.fr devienne une référence incontournable pour toute personne intéressée par cet univers, tout en restant fidèle à notre philosophie : gratuité, inclusion et bienveillance. Sans flagornerie, nous n’en sommes pas loin : BDSM.FR est un site reconnu par la communauté BDSM.

IK : Un dernier mot pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas encore BDSM.fr ?

Simone : Venez à notre rencontre sur BDSM.FR ! Que vous soyez curieux, novice ou passionné(e), vous trouverez forcément votre place sur BDSM.fr. Et surtout, n’hésitez pas à participer : la richesse de notre site, c’est avant tout ses membres. Ensemble, nous pouvons continuer à construire un espace où chacun se sent libre d’explorer, d’apprendre et de partager, sans jugement.

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