BDSM.FR : les 12 ans de la communauté gratuite de référence

IK : Bonjour Simone, merci de nous accorder cette interview. Vous êtes la webmistress du site BDSM, un site qui fête cette année ses 12 ans d’existence. Pouvez-vous nous raconter l’histoire de ce projet ?

Simone : Bonjour et merci à vous de me donner l’opportunité de parler de BDSM.fr ! L’histoire de ce site est une aventure humaine avant tout. Tout a commencé il y a 12 ans, avec une idée simple mais ambitieuse : créer un espace en ligne entièrement dédié à la communauté BDSM francophone (Fetlife n’était qu’en anglais à l’époque, et le francais y reste marginal) et qui biensur soit gratuit. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup d’espaces gratuits où les passionné(e)s pouvaient se retrouver, échanger librement, et surtout apprendre le BDSM dans un cadre bienveillant et respectueux. Avec quelques amis de divers horizons, nous avons donc décidé de créer BDSM.fr, un site communautaire et inclusif, où tout le monde, peu importe son niveau d’expérience ou ses préférences, peut se sentir chez soi.

IK : Qu’est-ce qui différencie BDSM.fr des autres plateformes ?

Simone : Sans hésiter, je dirais la gratuité et l’esprit communautaire. Contrairement à de nombreuses plateformes qui monétisent à outrance les interactions entre membres, BDSM.fr est et restera 100 % gratuit. Cela fait partie de l’ADN du site. Je crois profondément que l’accès à un espace d’échange et de partage ne devrait pas dépendre de la capacité financière des gens. Ensuite, il y a l’aspect communautaire. Nous avons une équipe de modérateurs bénévoles incroyables et une communauté extrêmement investie. Tout le monde joue le jeu : on échange, on débat, on organise des événements, et surtout, on se soutient.

IK : Justement, comment définissez-vous cette communauté ?

Simone : C’est une vraie mosaïque ! On trouve des profils très variés : des novices curieux, des pratiquants expérimentés, des personnes intéressées par la théorie, et même des professionnels du milieu (clubs spécialisés dans le BDSM). BDSM.fr, c’est un lieu où toutes les voix peuvent s’exprimer. Ce qui me touche particulièrement, c’est la bienveillance qui règne entre les membres. Notre modération y veille, mais honnêtement, la majorité des membres ont déjà cette attitude respectueuse et ouverte.

IK : Vous fêtez vos 12 ans cette année. C’est une belle longévité pour un site communautaire. Quel est le secret de cette pérennité ?

Simone : Oh, il y a plusieurs ingrédients ! Tout d’abord, l’engagement de la communauté. Sans nos membres fidèles, le site n’aurait jamais tenu aussi longtemps. Ensuite, l’évolution constante. BDSM.fr n’est pas figé dans le temps. Nous écoutons les retours des utilisateurs, nous adaptons les fonctionnalités en fonction de leurs besoins. Par exemple, nous avons ajouté des ressources pédagogiques, des articles rédigés par des experts, et des espaces thématiques pour répondre à des intérêts spécifiques. Enfin, je dirais que notre indépendance joue un rôle clé. Nous ne dépendons pas de grands groupes ou de sponsors. Cela nous permet de rester fidèles à nos valeurs.

IK : Vous parlez de pédagogie. Le BDSM reste un sujet parfois mal compris ou stigmatisé. Est-ce que cela influence votre travail ?

Simone : Absolument, et c’est même l’une des raisons principales pour lesquelles BDSM.fr existe. Le BDSM est souvent réduit à des clichés, alors qu’il s’agit d’un univers riche et complexe, basé sur le consentement, le respect et la communication. Sur le site, nous avons des pages dédiées à la pédagogie. On y trouve des articles sur le consentement, des guides pratiques pour débutants, et des ressources pour approfondir des pratiques spécifiques. Nous avons aussi un forum où les membres peuvent poser des questions sans peur d’être jugés. C’est notre manière de contribuer à une meilleure compréhension de ce milieu.

IK : Quels sont les défis que vous avez rencontrés au fil des années ?

Simone : Oh, il y en a eu, croyez-moi ! (rires) D’abord, le défi technique : maintenir un site web sur 12 ans, avec l’évolution rapide des technologies et surtout le trafic qui augmente crescendo, ce n’est pas une mince affaire : il faut que les serveurs suivent. Ensuite, il y a les défis humains. Comme dans toute communauté en ligne, il arrive qu’il y ait des tensions, des incompréhensions. Mais on a toujours réussi à surmonter ces moments grâce au dialogue. Enfin, il y a le regard extérieur. Le BDSM est encore tabou pour beaucoup. Nous avons parfois dû nous battre pour éviter que le site soit associé à des stéréotypes ou censuré.

IK : Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Simone : Nous avons plein d’idées ! Nous réflechissons à une nouvelle interface pour rendre le site encore plus intuitif et accessible. Nous souhaitons également développer notre volet événementiel, avec des ateliers en ligne et des rencontres locales pour que la communauté puisse se retrouver hors ligne. Et, bien sûr, continuer à enrichir nos contenus pédagogiques. Mon rêve serait que BDSM.fr devienne une référence incontournable pour toute personne intéressée par cet univers, tout en restant fidèle à notre philosophie : gratuité, inclusion et bienveillance. Sans flagornerie, nous n’en sommes pas loin : BDSM.FR est un site reconnu par la communauté BDSM.

IK : Un dernier mot pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas encore BDSM.fr ?

Simone : Venez à notre rencontre sur BDSM.FR ! Que vous soyez curieux, novice ou passionné(e), vous trouverez forcément votre place sur BDSM.fr. Et surtout, n’hésitez pas à participer : la richesse de notre site, c’est avant tout ses membres. Ensemble, nous pouvons continuer à construire un espace où chacun se sent libre d’explorer, d’apprendre et de partager, sans jugement.

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Suède : La diplomatie par la culture

Voilà quelques jours qu’avait eu lieu en France la troisième édition du festival ÅÄÖ, qui avait mis la Suède sur le devant de la scène par le biais d’un évènement culturel programmant des artistes de renom comme Pert von Poehl dans plusieurs salles de la capitale français comme la Gaîté lyrique, le tout avec le soutien de l’Institut suédois.

Tandis que les relations européennes entre pays membres de l’Europe se tendent, et que le fossé se creuse entre le groupe des 17 nations ayant l’euro comme monnaie et celles qui ont fait le choix de préserver leur monnaie nationale, la Suède (qui n’est pas membre de l’euro group) multiplie les initiatives atypiques : c’est ainsi que le groupe Les Rois de la Suède peuvent s’enorgueillir d’avoir, semble-t-il, eu la visite surprise ce 24 mai 2012 du plus éminent émissaire de la diplomatie suédoise à Paris (et personnellement ancien membre  de l’Eurocorp) à l’occasion de leur concert au Petit Bain,  salle mythique où s’était produit un peu plus tôt Lady Gaga et Mathieu Chedid (dit « M »).

Ces initiatives semble démontrer la détermination des pays membres de l’Union Européenne à utiliser tous les moyens à leur disposition pour fluidifier les relations diplomatiques avec leurs partenaires aux cultures parfois si différentes.

Ajout du 29/05/2012 : La victoire de la Suède à l’édition 2012 du concours de l’Eurovision valide un peu plus que la démarche de diplomatie par la culture est un positionnement opportun !

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700 000 électeurs de Marine Lepen et Jean-Luc Mélanchon sont idéologiquement compatibles

S’il y a une caricature politique qui avait fait beaucoup de bruit, et indigné (c’est le cas de le dire), c’est bien celle proposée par Plantu dans l’Express en début d’année.

Bien au delà de la caricature, les deux candidats se défendaient d’avoir des points communs programmatiques et idéologiques avec leur vis a vis.

Pour autant, un sondage IPSOS réalisé en fin de campagne et évoqué dans l’émission C dans l’Air de ce 24/04/2012 tend à démontrer que :
500 000 électeurs de Marine Lepen déclarent avoir hésité a voter Jean-Luc Mélanchon
200 000 électeurs de Jean-Luc Mélanchon déclarent avoir hésité a voter pour Marine Lepen

C’est donc 700 000 électeurs, a minima, qui sont suffisamment compatible pour en faire état quand on les interroge.

Voilà qui équilibrera les réactions caricaturales des deux Fronts à la parution de la caricature !

Et au delà du clin d’oeil, le prochain président français ne pourra ignorer dans son action cet électorat des deux fronts, même s’il s’avère un peu national et un peu socialiste.

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L’Europe au bord du gouffre ?

L’europe est à nouveau dans l’inquiétude.

Certes, les dirigeants européens continuent à faire des discours optimistes concernant la crise de la dette au sein de la zone euro, ce qui conduit le public à croire que le pire est derrière nous. Mais en sommes-nous bien sûrs ?

George Soros, le milliardaire qu’on ne présente plus,  déclarait il y a quelques jours que   la crise de la dette européenne « s’aggrave » et  qu’elle « pourrait même détruire l’Union européenne. »

La crise de l’Europe et de l’euro est définitivement une crise de la dette, et plus spécialement des dettes souveraines.

Si chacun, au sein de l’union européenne s’efforce  d’effacer les déficits énormes en comprimant les dépenses de fonctionnement, la démarche n’est pas toujours suivi d’amélioration, et tend à peser sur la croissance de la zone Euro.

Les pays de la zone euro qui sont les plus faibles risquent d’être durablement ébranlés, et les économies drastiques, promises ou en voie de mise en place risque de ne pas suffire pour honorer les engagements.

Certaines voix commencent à s’élever pour dire que le problème de la zone euro, c’est … l’euro lui-même, et que quelque soit les démarches entreprises pour tenter de le sauver, la démarche est sans issues. La monnaie unique empêche en effet de procéder à des dévaluations, et à des émissions de monnaies qui seraient pourtant de précieux instruments pour maintenir un niveau de croissance permettant à l’Europe de sortir de l’ornière.

La disparité des économies européenne est finalement en cause. Une monnaie unique pour des états disparates, ne serait ce pas là, la cause de tous les maux ?

Et comme l’Europe, sous l’impulsion allemande refuse d’impliquer sa Banque Centrale dans la résolution du problème, l’avenir peut paraître bien sombre. Les Etats-Unis avait utiliser la Réserve Fédérale pour faire jouer le levier monétaire, mais c’est impossible en Europe car si la BCE aidait la Grèce, cela pourrait nuire gravement aux autres pays de la zone euro.

Par conséquent,  le Portugal, l’Espagne, l’Italie et la Grèce n’ont pas d’autres choix que de refinancer leur dette sur les marchés, au prix des marchés. Il est illusoire de penser pouvoir régler le problème de la dette, en s’endettant un peu plus.

Il faut s’y résoudre, les concepteurs de l’Euro, Jacques Delors en tête, n’ont rien prévu pour faire face à une défaillance ou à des difficultés au sein de l’Union Européenne.

Une victoire de François Hollande, face à l’actuel président Sarkozy qui avait été un acteur majeur du plan de lutte contre la crise grecque à base de rigueur voir d’austérité, changera la donne. François Hollande a fait de la renégociation des accords de stabilisation de la zone euro l’une de ses promesses de campagne.

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